Le Japon, terre de contrastes et d’innovations, se retrouve une nouvelle fois confronté à ses défis géologiques. Alors que la vigilance s’intensifie face à la menace d’un méga-séisme dans la tranchée de Nankai, un autre événement vient s’ajouter à la longue liste des secousses telluriques que le pays doit endurer.

Séisme à Kumamoto : un rappel des dangers quotidiens

Aujourd’hui, le 5 octobre 2024, à 8h58 du matin, un séisme de magnitude 3.4 a secoué la préfecture de Kumamoto, située dans l’ouest du Japon. Ce tremblement de terre, bien que modéré, a été ressenti dans plusieurs villes, notamment Kumamoto, Uto, et Uki. Heureusement, l’Agence météorologique japonaise (JMA) a rapidement confirmé qu’il n’y avait pas de risque de tsunami, et aucun dégât majeur ni victime n’a été rapporté. Ce séisme rappelle toutefois que, même à des magnitudes plus faibles, la terre japonaise ne cesse de rappeler sa nature imprévisible.

L’augmentation du risque sismique dans la tranchée de Nankai

Si ce séisme de magnitude 3.4 n’a provoqué que des secousses légères, la situation est beaucoup plus préoccupante dans la tranchée de Nankai, où la menace d’un méga-séisme plane depuis plusieurs mois. La Japan Meteorological Agency (JMA) a émis une alerte spéciale face à l’augmentation de la pression tectonique dans cette zone. Selon les analyses récentes, la probabilité d’un séisme de magnitude 8 ou plus est désormais beaucoup plus élevée. Le séisme de magnitude 7.1 d’août 2024 dans la mer Hyuganada a agi comme un coup de semonce, ravivant les craintes d’un événement sismique majeur à venir.

Historiquement, la région n’est pas étrangère aux catastrophes naturelles d’une ampleur dévastatrice. Le séisme de Hoei de 1707, avec une magnitude estimée à 8.6, et la tragédie du séisme de Tohoku de 2011, qui a causé des milliers de morts et déclenché un tsunami ainsi que la catastrophe nucléaire de Fukushima, sont gravés dans la mémoire collective du pays.

Préparations : ne pas laisser la nature dicter les règles

Le gouvernement japonais, toujours sur le qui-vive, a pris des mesures drastiques pour anticiper l’impact potentiel d’un méga-séisme. Pas moins de 707 municipalités dans 29 préfectures ont été désignées comme zones à haut risque. Les résidents de ces régions doivent être prêts à évacuer à tout moment, avec leurs sacs d’urgence à portée de main, et des plans d’évacuation bien établis.

La menace des tsunamis reste également très présente. Un tremblement de terre d’une telle envergure pourrait provoquer des vagues de plus de 30 mètres, submergeant les zones côtières en quelques minutes seulement. Par exemple, les experts estiment qu’un tsunami pourrait frapper les côtes de Shizuoka en seulement deux minutes après le séisme.

Les séismes jumeaux : un double péril

Une autre inquiétude majeure repose sur les fameux séismes jumeaux, un phénomène documenté dans la tranchée de Nankai. En 1854, deux séismes dévastateurs de magnitude 8.4 ont frappé à seulement 32 heures d’intervalle dans cette région, laissant craindre que le tremblement de terre d’août 2024 ne soit que le premier d’une série de secousses.

Un jour à la fois, mais avec vigilance

En ce 5 octobre 2024, bien que le séisme à Kumamoto soit mineur, il s’inscrit dans un contexte sismique plus large et inquiétant. Le Japon continue de vivre sous l’épée de Damoclès d’un méga-séisme. La Japan Meteorological Agency (JMA) n’a pas encore émis d’ordre d’évacuation général, mais encourage fortement la population à réviser ses plans d’urgence. Il faut se rappeler qu’avec une probabilité de 70 à 80 % qu’un méga-séisme frappe dans les 30 prochaines années, le pays se doit de rester prêt à toute éventualité.

Il est dit qu’ »on ne peut pas arrêter les vagues, mais on peut apprendre à surfer ». Pour le Japon, l’objectif est clair : être prêt à réagir au moindre signe de danger, car dans ce pays, la terre danse au rythme de ses propres secousses.

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